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L'Atelier intérieur.

Photo de famille.

Emission enregistrée en direct le lundi
16 décembre 2013 sur France Culture.
de 23h à minuit.

Une émission d'Aurélie Charon
réalisation Delphine Lemer
assistante Alice Ramond

Amélie Bonnin a dessiné
pendant l'émission (en direct
également).

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23h et s’ouvre l’Atelier intérieur…
à la photo de famille. A quelques jours
de la nativité, pas de santons mais des vivants,
et une famille en studio : la plus jeune
a 9 ans et pendant une heure on arrête
le temps. On immortalise.
On va se rejouer la vie : parce qu’on a tous eu
un après midi d’été, une plage, un enfant qui court,
un dîner. On a tous des visages qu’on refuse de
voir vieillir. On a tous voulu voir ce que finalement
on n’avait jamais vu : les débuts. Tu vois, ça
c’est ta mère, elle n’a pas 20 ans. Oui ce sont
tes grands parents, ils n’ont pas encore d’enfants.
Et surtout : oui ça c’est toi. On ne peut répliquer
et pourtant on ne se reconnaît pas. Mais oui on
a été comme ça, et comme ça. Si petit oui,
les cheveux si longs oui. Si la photo existe c’est
que le moment est terminé ; on peut dire :
Ca a été. Ce soir on voudrait tout réactiver, secouer,
avoir le son et sortir les vivants. L’image de départ
ce soir serait celle-là : Julien photographie Caroline.
Les années passent, elle devient la mère de leur
première fille. De leur deuxième fille. Louise
et Suzanne. Julien Magre va depuis 15 ans contre
la photo de famille comme on l’entend, celle qui
voudrait un baptême un mariage des bougies.
La famille ne rentre plus dans le cadre, elle respire.
Elle bouge. Ce sont des corps, des bras,
des bouches, des échappées, de la forêt.
Et il n’y a plus de passage obligé, pas
de grandes tablées. Dans les familles, il y
en a un qui fait des photos pour que
les autres puissent en avoir.
--
Un enfant nait, un album commence. Premier bain,
premiers pas, premières dents. // On a entendu
Christian Boltanski décrire la réalité rêvée, il dit aussi :
« on meurt deux fois. On meurt quand on meurt /
et on meurt une deuxième fois quand on trouve
votre photo et que plus personne ne sait de qui
il s’agit ». Puisqu’un album n’existe pas sans celui
qui reconnaît, qui sait les prénoms. On pourrait
aussi dire : on nait deux, trois, quatre fois. On nait
quand des années après, on est re-regardé. On a
tous des visages que l’on refuse de voir vieillir.
Ce soir le petit oiseau va sortir et il faudra sourire.
Pour que dans 20, 30 ans, on puisse y voir les jours
heureux. Voilà les prénoms à noter : Julien,
Caroline, Louise, Théo, Irène, Dorothée, Amélie,
Aurélie en studio. Voilà notre certificat de présence.
Ce soir et avant minuit, on aura la preuve,
la photo aura été prise.
--
Puisque la photo n’existe qu’à travers le langage,
on va lui donner de la voix : elle va prendre vie avec
Julien Magre sa femme Caroline et leur fille Louise,
9 ans… Suzanne la petite n’a pas eu la permission
de minuit… Julien photographie depuis plus de
10 ans son amie qui est devenue la mère de ses
enfants et le personnage d’une histoire… Irène Jonas
nous en racontera des histoires, puisqu’en sociologue,
elle a écouté des familles lui parler de leurs albums…
et a publié chez L’Harmattan « Mort de la photo
de famille » ? Une fois libéré de la famille, on ira vers
l’autoportrait, avec Theo Kooijman qui à partir
de 4000 autoportraits a imaginé sa performance
kooijman.
--
Pour la bande son des jours heureux, THE RODEO à
la chanson / Enfin, l’Atelier intérieur est sans photo
mais en dessins, c’est Amélie Bonnin qui chaque
semaine… fabrique l’album, fait les souvenirs
et dessine en studio
--
Le chemin ce soir prend la pose puis l’oublie aussitôt
et avance naturellement, reconstitution d’une
photo de famille, avec un père une mère une fille,
3/2/1 le petit oiseau va sortir
--
On va monter le son d’une photo de famille…
faire sortir les visages et les voix… du cadre.
Un père, une mère, une fille. Louise est née
il y a 9 ans mais… Julien avait déjà commencé
à photographier sa femme Caroline…
depuis ses premières années d’étude. Depuis
l’histoire s’écrit. Dans Caroline Histoire numéro
Deux. On voit Louise grandir, on voit des
chambres, des arbres, des forêts, des salles
de bain. Le temps qui passe sur les êtres que
l’on aime. Évidemment il manque un visage
une silhouette un corps, celui de Julien.
C’est un monde de femmes, et un monde
hors du temps, où le passé se superpose
au présent.
Aurélie Charon

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